La couleur de l’encre, par l’impression qu’elle produit sur le papier, possède une richesse symbolique qui donne un aspect spécifique au trait.
Le trait noir : « le trait noir s’affirme, impose »
La couleur noire du graphisme peut refléter un certain classicisme, un besoin de sérieux, d’aller à l’essentiel, une certaine rigueur , de la dureté.
Si le trait est fort et brillant, la couleur noire devient une présence rayonnante, de l’élégance et du haut de gamme.
Chez la femme, l’encre noire signe une composante masculine.
Le trait gris : « le trait gris cherche »
Aspect métallique, plombé, cérébralisé, ascétique. C’est le trait des techniciens.
Le trait bleu : « le trait bleu reçoit »
Apporte de la réceptivité au trait, de la chaleur, de la sentimentalité. mais reste le plus facile à effacer chimiquement. La couleur bleue permet aussi de mieux mémoriser.
Le tracé bleu lavande rayonne une chaleur douce et sentimental.
Le tracé bleu froid exprime la cérébralisation.
Le bleu ciel est la couleur de l’intuition, de la confiance.
Chez l’homme, la couleur bleue signe une composante féminine.
Le trait vert : « éternel printemps »
La couleur verte symbolise le printemps, la jeunesse dans la violence instinctive de son désir de vivre. On retrouve une personnalité proche de la jeunesse, une certaine originalité de pensée, une liberté. Peut-être un indice d’affectivité, voir même de suggérer la peur de vieillir.
Le trait rouge : « Désir d’agresser physiquement l’autre »
C’est la couleur de l’agressivité, le trait exprime la violence et la passion. Cette couleur rouge dénote aussi l’importance professorale menaçante : elle est donc considéré comme impoli sauf dans certain cas comme la correction de copies.
Le trait violet : « ostentation et expiation »
L’encre violette a été l’encre officiel pendant de nombreuses années : c’est le violet nostalgique.
Le violet est la couleur du deuil religieux. Dans le violet, on trouve une idée de devoir douloureux, de sacrifice, et en même temps une notion de représentation et de grandeur.
Le violet spiritualise le trait, le rend austère, mystique. C’est le mélange du rouge (masculin) et du bleu (féminin) : force et douceur.
Le trait marron :
Le trait marron est relié à la terre mère.
Souci de raffinement, de désir de sortir de l’ordinaire, le côté artistique.
La couleur de l’encre en conclusion
Le choix de la couleur de l’encre est lié à l’affectivité profonde du sujet.
Chaque couleur correspond, en général, à un état que le graphologue prend en compte, comme par exemple le trait noir ou gris, couleur choisis par la représentation de son caractère anal chez Freud.
Les couleurs ont une dimension symbolique majeure, idée universellement répandue et qui transparait sur tous les plans, à toutes les époques et à toutes les sociétés. La charge énergétique des couleurs est si puissante qu’elle se substitue aux mots. Elles constituent le vecteur de la compréhension et suffisent parfois à elles seules à donner un sens comme par exemple le drapeau rouge interdisant la baignade, et qui ne s’accompagne d’aucun autre signe distinctif. Il en est de même concernant la reconnaissance symbolique dans l’attribution de couleurs dans le marketing, la mode, la publicité,etc. En fait, l’attribution de sens procède d’applications naturelles et aboutit, par conséquent, à une universalité des principes.
Par exemple, dans le symbolisme des castres indoues, une couleur est associé à chaque groupe : le blanc couleur de lumière aux brahmanes (les prêtes), le rouge couleur de l’énergie combatives aux kshatriyas (les guerriers), le vert couleur de la nature aux vaïshyas (les producteurs), le noir couleur de l’ombre aux shûdras (les serviteurs qui servent telles des ombres leur maître). Quant aux divinités indoues, à la peau bleu, marque distinctive de leur rang supérieure, le bleu symbolisant l’esprit, la pensée, la réflexion mais surtout ses qualités d’introspection et de réflexion à sa profondeur et à son immatérialité.
Biographie :
Fanchette Lefébure & Claude Van Den Broek D’Obrenan, Le trait en graphologie, L’Harmattan, 2006.
Michelle Sardin,La graphologie tout simplement, Eyrolles, 2010.
Corinne Morel, Dictionnaire des symboles, des mythes et des croyances, l’Archipel, Paris, 2018.